L’INRA a publié une étude réalisée durant quatre années sur la viabilité économique de la permaculture en agriculture biologique. Cette étude intitulée « Maraîchage biologique permaculturel et performance économique » montre que la permaculture peut être tout à fait compétitive économiquement par rapport à l’agriculture intensive conventionnelle. L’étude a été réalisée sur une surface assez réduite de 1000m², soit 1/10 d’hectare, et avec une bonne proportion en forçage (serre), il en ressort que chaque m² cultivé en permaculture biologique peut générer un chiffre d’affaire dépassant les 50€/m² en vente directe. De quoi motiver certains pour commencer leur potager en permaculture...
La Ferme Biologique du Bec Hellouin développe depuis 2007 un modèle de maraîchage original, associant une organisation de l’espace inspirée de la permaculture et des techniques du maraîchage biointensif (E. Coleman, J. Jeavons, etc.). Très peu mécanisé, sur une très petite surface cultivée, positionné sur des circuits courts, ce modèle suscite un très fort intérêt. Mais est-il économiquement viable ? C’est à cette question que l’étude conduite par la ferme, l’institut Sylva et l’unité de recherche SADAPT (INRA-AgroParisTech) entendait répondre. La particularité de cette étude est d’être conduite sur une ferme où des techniques, des outils, des modes de commercialisation nouveaux sont essayés en permanence, loin donc des « exploitations en routine » qui servent généralement de support à la production de références technico-économiques.
De décembre 2011 à mars 2015, les maraîchers ont noté systématiquement leurs interventions (nature de celles-ci, temps de travail, intrants, etc.) et quantifié les récoltes sur une surface de planches cultivées de 1000 m², hors allées et abords, dont 42 % sous serre. Précisons que ces 1000 m2 étudiés correspondent à la zone la plus intensive de la ferme du Bec Hellouin et ne doivent en aucun cas être considérés comme suffisants pour établir une microferme. En effet, dans une logique permaculturelle, la surface très soignée fait partie d’un ensemble plus global qui comprend des surfaces moins intensives (pour produire des cultures à cycles longs comme les légumes de conservation hivernale), des zones naturelles et des bâtiments nécessaires au bon fonctionnement écologique et commercial de l’ensemble.

Etude économique d’une parcelle type de 1000 m2 au sein de la ferme de BEC HELLOUIN (2011-2015). Contact chercheur : François Léger, UMR SAD-APT Inra AgroParisTech.