Les prix de l'énergie : le nucléaire
(Moncton, le 15 mars, 2005) – La Coalition énergétique du Canada atlantique demande au Premier ministre Paul Martin de rejeter la demande d’aide financière du Nouveau-Brunswick, visant à remettre à neuf la vieille centrale nucléaire de Pointe Lepreau, et qu’il considère plutôt aider la province à payer la note finale de 820 $ millions liée à ses déchets radioactifs.
« Quand on a vendu l’option nucléaire aux gens du Nouveau-Brunswick au milieu des années soixante-dix, » souligne le porte-parole de la Campagne Pointe Lepreau de la Coalition énergétique du Canada atlantique, Daniel LeBlanc, « la société de la couronne fédérale, Énergie Atomique Canada Limitée (EACL), nous avait laisser croire que l’énergie nucléaire coûterait peu et que la question des déchets nucléaires serait réglée. »
Le premier réacteur CANDU 6 construit au monde fut celui de Pointe Lepreau à la fin des années soixante-dix, largement en raison des ambitions d’exportations d’EACL. Les Néo-Brunswickois savent aujourd’hui que cette expérience nucléaire leur a coûté très cher – 10.96 cents le kw/h pour la durée de sa vie utile, de loin la source d’énergie la plus dispendieuse, et qu’Énergie NB n’a pas réussi à mettre de côté les énormes réserves financières nécessaires pour combler ses obligations vis-à-vis ses déchets nucléaires.
La Loi sur les déchets de combustible nucléaire exige les propriétaires de centrales nucléaires à mettre en place des fonds de fiducie qui serviront à payer le coût du démantèlement de leur centrale et la gestion de leurs déchets radioactifs. Le montant à payer par Énergie NB pour couvrir les coûts de gestion de ses déchets nucléaires, calculé en dollars constants 2001, s’élève à 366.6$ millions tandis que le coût du démantèlement de sa centrale se chiffre à 454.1$ millions, pour un total de plus de 820$ millions.
« Contrairement à l’accord récemment signée entre le fédéral, la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve et Labrador, qui a pour objectif de réduire la dette respective de ces provinces, le projet de remise à neuf de Pointe Lepreau, au coût minimum de 1.4$ milliard, équivaut à une mise de jeux dont les coûts finals sont incertains. Il se peut fort bien, » souligne M. LeBlanc, « que le coût de remise à neuf dépasse les 2$ ou 3$ milliards, et que la centrale nucléaire cesse d’opérer après 10 ans au lieu de la période prévue de 25 ans. De subventionner la dispendieuse et dangereuse énergie nucléaire crée aussi une situation de déséquilibre pour les entreprises du secteur des énergies renouvelables, » conclut-il.
La Coalition énergétique du Canada atlantique s’oppose à ce que la province investisse des milliards de dollars pour remettre à neuf la centrale nucléaire de Pointe Lepreau. Elle l’encourage plutôt d’investir des centaines de millions de dollars dans l’ensemble des régions du Nouveau-Brunswick visant des mesures d’efficacité énergétique, la cogénération industrielle, des projets d’énergies renouvelables (éoliennes, solair, géothermique) et des mesures de substitution de sources de chauffage. Contrairement à l’énergie nucléaire, du financement fédéral existe pour ces activités d’énergies renouvelables. Prolonger la vie de Pointe Lepreau jusqu’en 2034 doublerait le stock de déchets radioactifs d’Énergie NB.
Source http://www.Acadie.Net