La Corab propose tout au long de l'année des conseils pour les agriculteurs. Dans leur dernière fiche technique datée du 10 juillet, elle présente les principes concernant les engrais verts ainsi que des exemples pour permettre la réflexion sur le sujet. Plusieurs types de pratiques se développent. Et elles sont parfois contradictoires!
Premier principe : valoriser ses propres grains. Si vous avez un peu de pois, de tournesol, de céréales, de féveroles, de sarrasin,… utilisez-les en priorité.
Deuxième principe : diversifiez vos espèces. Plus il y aura de graines différentes dans votre couvert, plus il y a de chances de réussite ; et si ces espèces sont complémentaires c’est encore mieux : plantes hautes et plantes rampantes ; racines pivotantes ou racines en touffes ; fixateurs d’azote et consommateurs d’azote ; rustiques et luxuriantes…
Troisième principe : associez des légumineuses. Tout azote fixé améliore le système et vous rendra moins dépendant d’intrants.
Quatrième principe : faire un maximum de biomasse. L’engrais vert en se développant améliore la structure du sol par ses racines, et va nourrir le sol en carbone et azote (et va rendre plus disponibles d’autres éléments). Une biomasse à 10 Tms/ha sera plus utile qu’une à 2T/ha.
Cinquième principe : éviter des espèces défavorables. Un pois fourrager avant une culture de pois va favoriser les maladies ; une moutarde avant un maïs peut fortement freiner le maïs ; des graines de sarrasin peuvent germer dans du tournesol et poser des problèmes ; des repousses de vesce dans une céréale sont difficiles à gérer.
Sixième principe : adapter la date de semis au couvert et à la rotation. Les semis précoces doivent être faits avec des espèces qui ne montent pas à graine trop vite et qui supportent la chaleur.
Septième principe : détruire le plus tard possible, avec les limites agronomiques habituelles. Plus on laissera le couvert plus il aura le temps de structurer le sol, de fixer l’azote, de fournir du carbone.
Mais là s’arrête la théorie. Suivant le sol, les outils, la rotation, il faut respecter les principes de base de l’agronomie pour ne pas remettre en cause la fertilité du sol.
Quelques exemples :
- Entre blé et avoine nue : semer aussitôt la moisson pois fourrager (20kg/ha) ou vesce ou féverole avec une crucifère (colza (4 kg/ha) ou navette qui ne monteront pas à graine trop vite) et du tournesol de récolte (10 kg/ha), et de la cameline (2 kg/ha)et autres dicotylédones disponibles. Destruction idéale après le semis de l’avoine au broyeur.
- Entre avoine et pois de printemps : quelques déchaumages sont possibles pour faire lever les adventices et les détruire, puis semer fin août moutarde 6 kg+ trèfle d’Alexandrie 8 kg+ avoine rude 12 kg. Destruction décembre par travail du sol.
- Entre pois et maïs : faire lever les herbes d’été qui pourraient gêner le maïs futur, puis semer en septembre un couvert qui tienne l’hiver (pois fourrager + avoine + céréales + tout ce que vous trouvez sauf les crucifères). Destruction en mars dans les sols qui le permettent.
Source corab.org